À Cholet, où l’usine emploie près de mille personnes, l’atmosphère était particulièrement tendue :

« Ils ont mis les 900 salariés dans une salle comme des vaches à l’abattoir et annoncé que c’était fini », a relaté Morgane Royer, salariée depuis « bientôt dix ans » chez Michelin et représentante syndicale Sud. Dans le Morbihan et le Maine-et-Loire, la fermeture des usines et la perte de 1.200 emplois suscitent une vive indignation. À Cholet, la grève a été déclarée dès mardi, et des pneus ont été incendiés devant le site du Bibendum.

La direction a qualifié la décision d’« inéluctable », mais celle-ci n’ est pas  acceptée par les employés, qui risquent de perdre leur emploi avant 2026. « Aujourd’hui, on ferme deux sites et on met plus de 1.200 salariés au chômage pour que Michelin fasse plus de bénéfices et donne plus de dividendes à ses actionnaires », a déclaré Romain Baciak, délégué syndical central CGT.  Michelin a déjà considérablement réduit sa présence en France, avec  les fermetures de Poitiers, Toul, Joué-lès-Tours et La Roche-sur-Yon, ce sont six usines qui auront été fermées en l’espace de vingt ans.

Les réactions sur la fermeture de Michelin Cholet

Florence Dabin, Présidente du Département et Conseillère départementale de Cholet : 

« L’annonce officielle de la fermeture de l’usine Michelin à Cholet n’est malheureusement pas une surprise pour ceux qui suivent ce dossier. Cette décision ne fait que confirmer les craintes exprimées à de nombreuses reprises. En tant que Présidente du Département, je tiens tout d’abord à exprimer mon total soutien aux salariés et aux familles touchés de plein fouet par cette annonce dramatique. Je pense également aux nombreux acteurs économiques qui vont être impactés directement par cette fermeture. Hier soir, j’ai pu échanger avec Marc Ferracci, le Ministre délégué chargé de l’Industrie. Je serai en ce qui me concerne particulièrement vigilante quant à la qualité des mesures de reconversion ou de reclassement proposées par le Groupe Michelin. Je souhaite également que tous les partenariats possibles soient activés pour accompagner les salariés. Enfin, je me tiens disponible pour échanger avec les différents interlocuteurs impliqués dans ce dossier. Par le passé, ce territoire a démontré ses capacités de résilience et de rebond. Le Département se tiendra bien évidemment aux côtés de tous ceux qui œuvreront pour cette renaissance. » 

 Pour la France insoumise 49

” Il faut maintenir les usines de Cholet et Vannes

En annonçant la fermeture des usines de Cholet et de Vannes avec 1250 emplois supprimés, la direction de Michelin ne fait pas dans la demi-mesure pour défendre les énormes profits des actionnaires.

La perte de près de 1000 emplois et ses répercussions sur le tissu économique et social serait un véritable séisme dans le bassin d’emplois de Cholet où le nombre de chômeurs et de salariés sous contrat précaire atteint 15% de la population active.

Michelin a bénéficié de millions d’exonérations de cotisations sociales et cadeaux fiscaux.

L’action Michelin a gagné près de 7% en un an.

Les dividendes battent record sur record. Depuis 2019, ils sont passés de 0,50 € par action à 1,35 €, soit une progression de 270%, pour un montant de 955 millions d’euros versés en 2023.

Derrière les déclarations d’Emmanuel Macron sur la réindustrialisation se cache en réalité la politique du laisser faire. Au nom de la concurrence libre et non faussée, les grands groupes peuvent mettre impunément en concurrence les salariés du pays avec ceux des pays à bas coût du travail et peu regardants sur la protection de l’environnement.

Dans ce contexte, La France insoumise 49 demande le maintien des sites de Cholet et de Vannes et soutient les salariés en grève.”

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