Aux Parlementaires et élu.es locaux du Maine-et-Loire
Le vendredi 8 août 2025
Mesdames, Messieurs élu.es de la République Française,
Bien que les journalistes soient interdits à Gaza, la violence des images qui circulent sur les habitants de cette enclave ébranle le monde entier. Après les bombes et en sus d’elles aujourd’hui la famine commence à faire mourir les enfants, comme elle décharne le corps des Palestiniens et des derniers otages israéliens retenus.
« La prison à ciel ouvert » depuis la « décolonisation » de Gaza en 2005 ressemble aujourd’hui à un « cimetière à ciel ouvert ».
Après plus de 70 ans d’occupation et plus particulièrement depuis le 7 octobre 2023 la population civile de Gaza comme celle de Cisjordanie subissent d’abominables représailles. Nous réitérons également notre condamnation ferme des massacres perpétrés le 7 octobre 2023 par le Hamas et exigeons la libération immédiate des otages.
Le 28 juillet dernier, deux ONG de défense des droits de l’homme en Israël B’TSELEM et « Médecins pour les droits de l’homme », accusent leur propre pays de génocide à Gaza. Après des mois à compiler des milliers de données, de témoignages, B’TSELEM publie cette conclusion sans équivoque : Israël « mène une action coordonnée visant à détruire intentionnellement la société palestinienne dans la bande de Gaza ».
Un constat tiré en même temps par l’ONG « Médecins pour les droits de l’homme-Israël » qui a étudié en détail le démantèlement des systèmes de santé, mais aussi l’accès à l’eau, la nourriture et l’électricité à Gaza.
L’ONU dénombre près de 200 000 victimes palestiniennes, dont une majorité de femmes et d’enfants. Les estimations des experts militaires sont encore plus effrayantes : le nombre de décès à Gaza pourrait dépasser 330 000 si l’on prend en compte les morts indirectes liées à la famine et au manque de soins.
Deux millions de Gazaouis subissent un exode massif et des conditions de vie inadmissibles au XXIᵉ siècle, contraints de se plier aux multiples ordres et contre-ordres qui les obligent à fuir continuellement et à se replier sur un territoire de plus en plus restreint.
Par ailleurs :
– 550 travailleurs humanitaires ont déjà perdu la vie en apportant leur soutien à une population vivant dans la peur.
– Plus de 200 journalistes (le plus grand nombre de journélistes tués dans un conflit moderne) ont perdu la vie selon le Committee to Protect Journalists (CPJ).
Ces crimes génocidaires s’ajoutent à la longue liste des violations du droit international et des droits humains des Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, perpétrées depuis plusieurs décennies.
Nombreuses sont les voix y compris israéliennes qui exigent du gouvernement Netanyahu la fin de la guerre et l’arrêt du massacre.
Nous exigeons que les enquêteurs de la Cour Internationale de Justice puissent entrer en Palestine sans obstruction. Seule une enquête indépendante permettra de faire toute la lumière sur ce génocide, ainsi que sur les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et violations des droits humains.
En tant que représentants d’un mouvement politique engagé en faveur des droits humains, de la justice internationale et de la paix, nous affirmons notre soutien plein et entier à la reconnaissance de l’État de Palestine. Cette reconnaissance est une étape essentielle pour instaurer une paix durable et juste entre Palestiniens et Israéliens.
La France avait engagé un processus de reconnaissance en décembre 2014. Pourquoi le Président de la République entend-il attendre le mois de septembre pour reconnaître ce qui ne sera qu’un cimetière ?
Nous vous invitons donc, Mesdames, Messieurs, à interpeller sans attendre le Président de la République pour que la France :
– Reconnaisse sans délai et sans condition l’État de Palestine.
– Exige le cessez-le-feu immédiat et l’arrêt d’urgence du génocide, assorti d’un accès libre à Gaza des vivres et des médicaments ;
– Exige la libération des otages, celle des prisonniers politiques palestiniens ainsi que des prisonniers sous détention administrative ;
– Affirme le respect du droit international et par conséquent l’application par la France du mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale ;
– Décide de L’arrêt des livraisons d’armes à Israël
– Exige la suspension immédiate des accords d’association entre l’UE et Israël, y compris leur application pour la France, tant que les violations du droit international persistent.
Madame, Monsieur, élus de la République votre parole pèse. Vous n’aurez jamais à dire « je ne savais pas ». Votre sens de l’honneur ne peut que vous conduire à empêcher le génocide en cours et à prendre position.
Nous vous remercions d’avoir pris le temps de nous lire et de bien vouloir nous informer de votre position en réponse à cet e-mail : contact.lfi49@gmail.com
Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, en l’expression de notre considération distinguée et républicaine.