L’association FUTUR s’est infiltrée dans un salon de vente d’animaux et a filmé, en caméra cachée, les méthodes employées par certains exposants. Les images révèlent des pratiques totalement illégales : des chiots et chatons ont été vendus et sont repartis le jour même avec leurs nouveaux propriétaires, en violation directe de la réglementation en vigueur.

Découvrez la vidéo icihttps://www.instagram.com/p/DQGwqBQDZXR/

Le week-end du 20 au 21 septembre 2025, le salon «Univers du chiot» s’est tenu à Angers. Sur place, des centaines de chiots et chatons ont été vendus comme des marchandises sans certificat d’engagement et de connaissance, pourtant obligatoire depuis octobre 2022.

Nos équipes, se faisant passer pour de simples acheteurs, ont interrogé plusieurs éleveurs sur le certificat d’engagement et de connaissance, document pourtant obligatoire et destiné à garantir que chaque adoptant comprend les responsabilités et les besoins essentiels d’un animal avant son acquisition.
Certains exposants ont affirmé que ce certificat avait été «supprimé», d’autres n’en ont fait aucune mention, et quelques-uns ont même présenté des documents antidatés, signe d’une volonté manifeste de contourner la loi.

Selon les associations 269 Life France et Une Patte dans la Main, également présentes sur place pour sensibiliser le public, plus de 330 chiots étaient à vendre et à la fin du salon, il n’en restait pratiquement plus.  Or, la loi impose un délai légal de 7 jours entre la signature du certificat d’engagement et la remise de l’animal, afin de prévenir les achats impulsifs et réduire les abandons.

Lors de notre infiltration à Animal Expo en 2023, nous avions observé le même non-respect des règles, confirmant que ce problème n’est pas isolé mais systémique.

Rappel de la loi

Le certificat d’engagement et de connaissance des besoins spécifiques de l’espèce, instauré par la loi du 30 novembre 2021, a pour objectif de :

  • Lutter contre les abandons en évitant les achats impulsifs,
  • Responsabiliser les futurs propriétaires en s’assurant qu’ils comprennent les besoins et les contraintes liés à la détention d’un animal,

  • Garantir des conditions adaptées à chaque animal, afin qu’il puisse vivre dans un environnement sûr, sain et respectueux de ses besoins.

Le certificat d’engagement et de connaissance ne peut être délivré que par un professionnel habilité, c’est-à-dire :

  • un vétérinaire,

  • ou une personne formée à l’ACACED (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques),

  • ou titulaire du CCAD (Certificat de Connaissances pour les Animaux Domestiques), selon le type d’animal.

Cette exigence garantit que l’acheteur reçoit une information fiable et adaptée sur les besoins spécifiques de l’animal.

Un business avant tout

Les images de l’association FUTUR révèlent qu’au-delà des stands et des sourires, le commerce du chiot reste avant tout lucratif. L’objectif principal est de vendre rapidement pour générer du profit. Pour satisfaire les acheteurs, les animaux doivent souvent être proposés dès les premiers mois de leur vie. Au Salon du chiot d’Angers, la majorité des chiots avaient exactement deux mois, tous nés le même jour, ce qui soulève des questions sur la véracité des informations fournies.

Par ailleurs, de nombreux chiots et chatons ont été confinés dans leurs cages tout le week-end, du vendredi après-midi au dimanche soir, sans aucune sortie ni contact réel, exposés en permanence à un environnement stressant et inadapté.

La position de FUTUR contre la vente d’animaux mais pas contre les salons !

Chaque année, près de 200 000 chiens et chats sont abandonnés en France. Derrière ces chiffres se cache une réalité dramatique : des refuges saturés, des animaux traumatisés et une société qui continue pourtant à encourager la vente d’animaux comme de simples objets de consommation.

Nous voulons un chiot ou un chaton mignon, alors nous achetons. Quelques mois plus tard, lorsque l’animal grandit, demande du temps, de l’attention ou des soins, beaucoup s’en lassent et s’en débarrassent. Puis le cycle recommence : on rachète un autre animal, sans penser à ceux qui attendent déjà derrière les barreaux d’un refuge.

«Ce système crée un véritable cercle vicieux : tant que la vente d’animaux sera encouragée, on continuera à faire naître des portées inutiles pendant que des milliers d’autres meurent sans foyer. La demande alimente la production, et la production alimente l’abandon.»
Vuk, lanceuse d’alerte, association FUTUR

Il est urgent de repenser notre rapport à l’animal. Avant d’acheter, il faut réfléchir. Avant de faire naître, il faut regarder tous ceux qui attendent déjà une seconde chance. Adopter plutôt qu’acheter, c’est briser le cercle de l’abandon et redonner un sens à la compassion.

L’association FUTUR réclame :

  • L’ouverture d’une enquête administrative sur le salon « Univers du chiot » à Angers,

  • La suspension des autorisations préfectorales pour ce type d’événements tant que la législation n’est pas scrupuleusement respectée,

  • Une meilleure information du public sur le certificat d’engagement et ses objectifs, afin de responsabiliser les futurs propriétaires et de protéger les animaux.

Au-delà de ces mesures, l’association appelle également à une réflexion globale sur l’organisation de ce type de salons, qui favorisent la vente impulsive, la reproduction intensive et peuvent contribuer directement à l’abandon d’animaux, au stress des chiots et chatons, ainsi qu’à la banalisation du commerce lucratif d’animaux vivants.

Pour des salons qui valorisent la vie, pas la vente

Nous pouvons imaginer des salons d’adoption, où les visiteurs rencontrent des associations, découvrent des animaux déjà présents dans les refuges et apprennent à adopter de façon responsable. Ces événements pourraient aussi être des lieux d’information et de sensibilisation, où l’on parle d’éducation canine, de stérilisation, de nutrition, de comportements ou encore de respect de l’animal.

Et pourquoi ne pas en faire aussi des salons du bien-être animal, dédiés aux produits, services et innovations qui améliorent la vie des animaux : matériel de qualité, alimentation adaptée, soins, comportements, loisirs partagés ?

Ainsi, au lieu d’encourager la surproduction et l’achat compulsif, ces événements deviendraient des espaces de respect, d’éthique et de responsabilité, où l’on célèbre l’animal pour ce qu’il est vraiment : un être vivant, sensible, et non un objet de vente.

Laisser un commentaire

Commentaires

Réseau média web

Liens utiles

Twitter

Afficher plus