Patrimoine : Le nouveau numéro des Carnets d’Anjou est consacré à « La Manufacture d’allumettes de Trélazé »
Depuis 2019, le Département de Maine-et-Loire a engagé une politique éditoriale afin de promouvoir le patrimoine à travers la diversité des lieux, des œuvres et des mémoires du territoire. Ainsi est née la collection Carnets d’Anjou, éditée par les Éditions 303.
Après avoir exploré le château du Plessis-Macé et la collégiale Saint-Martin d’Angers, célébré le paysagiste André Leroy et valorisé le patrimoine de la vigne et du vin, ce cinquième ouvrage est dédié à l’histoire et à la reconversion de l’ancienne Manufacture d’allumettes de Trélazé, important témoignage du patrimoine industriel de l’agglomération angevine.
Cette dernière publication a été réalisée avec le concours de l’association des Amis du patrimoine Trélazéen.
Depuis le milieu du XIXe siècle, la production d’allumettes se développe à Trélazé en parallèle de l’extraction ardoisière. À la première usine des frères Lebatteux, fondée en 1864, succède au début des années 1920, une imposante manufacture d’État qui va associer à une architecture de qualité un process industriel performant.
Après plus d’un demi-siècle d’activité, la manufacture d’allumettes ferme définitivement ses portes en juin 1981. Commence alors une période d’usages précaires et d’incertitudes quant à son devenir jusqu’au début des années 2010, période à partir de laquelle le site engage sa mutation à l’appui d’une forte mobilisation citoyenne, à l’origine également de sa reconnaissance patrimoniale.
Engagée par Immobilière Podeliha, réalisé par l’Agence Latitude (Rennes) avec l’architecte Jacques Gefflot, associée à Bouygues Bâtiment Grand Ouest, la première phase de réhabilitation des anciennes halles en logements sociaux a démarré en 2018. Le projet est récompensé en 2020 par le Grand prix départemental d’architecture pour l’habitat social.
Aujourd’hui c’est la création qui s’invite dans un nouvel acte de revitalisation. En regard et comme un écho des vestiges de l’unique cheminée de l’usine conservée, le plasticien Raphaël Zarka vient d’engager la réalisation d’une haute sculpture architecturale intitulée La Doublure. Une œuvre étonnante qui témoigne du rôle social de l’art, associant expérience artistique et mémoire des lieux.
Face à la grande richesse de l’iconographie retrouvée, et notamment de photographies à la fois documentaires et artistiques prises sur place depuis les années Trente et jusqu’à aujourd’hui, une sélection d’entre elles a été proposée dans un Portfolio central. On découvrira ainsi les prises de vues du studio photographique angevin d’Alexandre et Paul Bruel (années 30) ; celles du photographe parisien Jean Biaugeaud (années 60), spécialisé dans la photographe d’architecture, ou encore celles de Stéphane Couturier qui a posé en 2020 son regard sur les stigmates de l’usine dans le cadre d’une commande de la Ville d’Angers réalisée avec le soutien de la Fondation Mécènes et Loire.
Plusieurs auteurs ont contribué à la rédaction de nouveau numéro des Carnets d’Anjou. Tout d’abord l’historien Paul Smith qui a travaillé sur le volet historique et patrimonial. Ce dernier est directeur de la rédaction de la revue Patrimoine industriel. Bruno Letellier est celui qui s’est intéressé à la reconversion du site. L’ancien directeur du CAUE de Maine-et-Loire, décédé au printemps dernier, était en effet un défenseur infatigable du patrimoine du département, et en particulier de la Manufacture de Trélazé. Pascal Reysset est intervenu en tant Président de l’association des Amis du patrimoine Trélazéen. Eva Prouteau, critique d’art, a également apporté sa contribution. Enfin, les photographes Armelle Maugin et Bruno Rousseau ont complété ce travail commun.
Ce numéro des Carnets d’Anjou consacré à la Manufacture d’allumettes de Trélazé est en vente au prix de 10 €.